Par Raphaël
Participants:
Bertrand S., Anja, Sebastian, Guilhem, Nico G, Nico Ri, Brigitte, Denis, Émilie, Raphaël, Jérôme, Christelle, Marc, Alessandra ; ce qui nous fait un total de 14 personnes.
7h00 :
Ça c’est l’heure de convocation au local du club le jeudi matin, ça pique un peu les yeux, mais il y a pire. Les affaires et bateaux sont chargés sans problèmes notables. Les caisses de bières sont là, c’est bon on a le principal. L’objectif du départ avant 8h00 est tenu, je descends avec Guilhem jusqu’à Grigny pour partir avec Marc. Jonction du camion avec Christelle en Haute-Loire et pause café, tandis que Marc essaie de rattraper Jérôme jusqu’à Florac alors qu’on l’a doublé depuis la pause café.
Après avoir joué à cache-cache entre le véhicule dans cette mégalopole qu’est Florac tout le monde se retrouve au VVF pour grignoter et décider de la navigation de l’après-midi. Seule solution raisonnable le Moyen-Tarn, pas loin, pas trop dur, pas trop long, PAS D’EAU.
Roger coupe les turbines :
L’embarquement du Moyen-Tarn se fait au niveau d’une petite usine qui restitue l’eau. Enfin l’eau sort des turbines jusqu’au moment où aux premiers coups de pagaie un grand bruit et puis plus rien, à se demander si il n’y a pas un mec qui occupe sa journée à couper les arrivées d’eau quand il voit des kayakistes arriver.
Il faut vraiment pousser pour passer les premières gravières et la trace d’eau sur les bords 10 centimètres plus haut est frustrante, avantage : les vêtements de kayak ne seront pas tout de suite trempés. Les difficultés vont en progressant (ce n’est pas si courant que ça), et le manque d’eau n’est plus trop problématique. La descente est agrémentée d’un nombre respectable de bains (aux environs de 6) répartis entre Bertrand, Nico G et Brigitte et même d’un portage de Bertrand.
L’arrivée se fait à la limite de la nuit, et l’attente de la navette sous une pluie légère. Légère, et donc insuffisante pour faire grimper le niveau d’eau… Le soir bonne fatigue générale et après que le cassoulet de Marc nous ait remis en forme, décision est prise demain c’est Dourbie.
J’ai retrouvé les topos !!
Après un réveil tranquille (8h-8h30), mise en route pour la Dourbie, c’est quand même 1h30 à 2h de route.
Arrivée à Dourbie le village, « Ah mais où sont passés les topos? » Quelques kilomètres nouvel arrêt. « Où est la rivière? Ah là tout en bas au fond. Euuuhhh. Ban de toute façon faute de mieux on va embarquer là. Euuuuhhh. »
Pendant ce temps Anja et Sebastian font la razzia de châtaignes dans les parages. Il faut dire qu’avec l’heure les estomacs commencent à crier famine. Allez hop décision est prise on décharge les bateaux. Et là, à la grande surprise de tout le monde Alessandra retrouve de derrière les fagots les topos. OUFF ça nous évite 5km de IV-V (5+). Vu la précision des cartes dont nous disposons, ça nous dit toujours pas où se trouve le hameau de Tayrac, mais au moins on sait que c’est là-haut l’embarquement. On fini par tomber dessus, le soleil apparaît et les sandwichs au fromage et au saucisson sont un vrai plaisir. Entre le parking et l’embarquement Brigitte s’aventure à entrer en contact avec une autochtone qui vient de voir passer une trentaine de kayakistes devant chez elle. « Vous habitez ici ? Réponse plutôt sèche de la dame « Bah oui pourquoi? » « Toute l’année? » surenchérit Brigitte.
Après un embarquement artistique de Denis depuis la passerelle submersible du départ, le ton de la descente est donné, trois coups de pagaie sans toucher un caillou, ça change de la veille. Le soleil est présent et même éblouissant sur les premières accélérations. L’idée qui ressort des premiers kilomètres est « on ressent bien l’isolement ».
Le premier passage sérieux est le S où il faut un peu manœuvrer et venir mordre un pleureur à gauche pour éviter un drossage à droite. Ça passe pour la plupart, mais arrive un joli enchainement en patrouille constitué de Marc, Alessandra et Christelle. Marc passe trop à gauche et baigne, coût du bain : une paire de lentilles. Alessandra suit et nous offre une des plus belles roustes du week-end, elle fait connaissance avec le rouleau et après un ou deux esquimautages c’est le rouleau qui gagne. Christelle très inspirée par les deux passages précédents et après avoir tapoté dans l’entrée du S, décide de passer la difficulté finale en marche arrière. A la grande surprise de tout le monde et surtout à celle de Nico, ça passe sans soucis. Ce dernier, voulant faire remarquer le côté aléatoire des passes en marche arrière, s’aventure donc dans une remarque peu flatteuse : « Mais tu as un cul, mais tu as un cul ! Comme ça! » s’aidant de l’envergure de ses bras pour accompagner la parole. La descente continue avec des petits seuils et des jolis passages par-ci par-là, un infran et un barrage à porter.
Deuxième passage mémorable. A un virage de la rivière celle-ci reste large mais la cassure est importante. Repérage : deux choix, soit à gauche où la plupart du courant passe avec deux trois pavés mal placés, soit à droite un petit dévaloir assez pentu avec un arbuste en entrée, et un stop au dessus, dont certains ont voulu faire l’impasse, nous le verrons plus bas qu’ils regrettent un peu.
Alessandra qui avait déjà repéré le chemin à travers les roseaux et les ronces suggéra l’idée qu’elle allait porter le passage. Il se trouve que même les navetteurs qui nous observaient à la jumelle depuis la route pourtant lointaine, entendirent la réponse catégorique de Jérôme.
Guilhem choisit comme la plupart la passe de droite mais fait partie de ceux qui négligèrent le stop au dessus. Le passage passe quand même après avoir chatouillé l’arbre, mais la réception surprend un peu et la synchronisation entre esquimautage et respiration est ratée à cause d’un bloc « J’ai bu un litre ! J’ai bu un litre ». Alessandra qui trouve que l’arbre n’a pas eu son compte vient lui donner de ses nouvelles et termine le dévaloir face aux cailloux. Il parait également que Denis aurait compliqué la tache à Marc pour l’esquimautage en lui donnant un bon coup dans l’épaule.
Arrive ensuite un double seuil avec un beau rappel en bas, quelques uns débarquent pour voir si c’est jouable, mais pressé, le bateau de Marc décide de réembarquer sans Marc, et en effet, ça rappelle sur plusieurs mètres. Au final c’est une petite passe sur la gauche qui est choisie avec un angle droit très sympa. La descente se finit quelques centaines de mètres plus bas.
Retour par la même route avec un petit et très rapide détour par l’observatoire météo du Mont Aigoual (le point de vue du site est cependant quelque peu limité à l’arrière d’un trafic embué). Mes voisins Bertrand et Brigitte exténués par la navette arrivent à faire une sieste dans la succession de virages du retour. Le soir c’est pâtes et soupe avec plein de bonnes choses dedans, notamment du soja ou de la sauge, je ne me souviens plus, mais ce que je ne suis pas près d’oublier, c’est qu’il n’y a aucun rapport entre la sauge et le soja malgré la proximité phonétique des deux mots.
En parlant de soupe… Guilhem curieux des coutumes locales décida d’aller à la fête de la soupe à Florac avec un ami. Il semblerait qu’il y avait plus de tireuses à bière que de soupières.
Pendant ce temps, une navigation matinale sur le Haut-Tarn pour les plus motivés fut décidée.
Qu’est-ce qui se passe ?
C’est ce que demanda Guilhem quand je vins réveiller les bungalows à 7h pour ceux qui étaient de la partie du Haut- Tarn. Mais la fête de la soupe c’est dur et ça pique! Petit déjeuner : on se dit, tout de même il va le regretter de ne pas venir ; une demi-heure plus tard sur la route entre Cocurès et Pont-de-Montvert on entrouvre la porte et on est quelques-uns à se dire : «Tout compte fait, il ne va peut-être pas le regretter ».
Ayant décidé de switcher les gros passages V, voir VI, nous nous changeons au départ d’un sentier, le vent est FRAIS , mais heureusement le portage des bateaux va nous réchauffer, le chemin disparaît vite mais il reste encore du dénivelé et la pente s’accentue avant de rejoindre la rivière. Bertrand nous aide dans ce plan sanglier. Pour ceux qui ne connaissent pas la rivière, le passage en amont d’où l’on embarque donne une idée de ce que l’on évite. Mais quelques beaux passages restent à faire…
Première grille et mini-cravate pour ma part, ça commence fort. Les passages deviennent plus impressionnants, enfin pas le temps de cogiter puisque tout est passé à vue, les passages marquants sont : un premier seuil qui nous a un peu tassé le dos à Sebastian et à moi.
Et puis le passage de l’Eléphant (vous savez celui qui trompe énormément). Où j’ai le choix de tirer ou pointer : je pointe. Mauvais choix! J’effectue une figure de style, et surtout un vieux réflexe d’esquimautage latéral, Ouf sorti, et mince voilà le rouleau d’en-dessous qui me fait partir en chandelle. Aless qui, comme on l’a vu sur la Dourbie, est solidaire dès que la personne devant se loupe, fait un passage similaire au mien en évitant le bonus chandelle. Mais on ne sait toujours pas s’il s’agit d’un éléphant d’Afrique ou d’Asie.
Puis vient le passage de l’Empereur, ayant visiblement décidé de profiter des gros passages, je reste un peu dans le rouleau à la réception. Sebastian (je crois) reste un peu aussi et se fait retirer de justesse par quelqu’un sur le bord et évite les auto-tamponneuses avec Marc.
Puis vient le seuil du Cougnet, il s’agit d’un petit décrochement mal pavé avec des courants bizarres suivi d’un bon petit seuil. Anja esquimaute entre les deux de justesse avant le seuil ; Alessandra qui fait preuve décidément d’empathie effectue la même figure de style.
Après, ça se calme mais ça reste des grilles assez raides où l’on ne voit pas toujours la sortie. On en profite pour une photo de groupe en l’honneur du président qui se devait d’être présent à son mariage. Par la suite, il se trouve que le casque de Jérôme l’a gêné, qu’à cela ne tienne, il suffit de l’enlever…. Interrogation de la plupart d’entre-nous : il est cassé que tu viens de passer un petit III sans ton casque? Vient ensuite un passage où Denis ouvrant avec son bateau long se fait prendre dans un rappel, tentative de chandelle pour en sortir, mais c’est peine perdue, jolie sécu de Jérôme (qui avait tout de même fini par remettre son casque) encordé et tenu par Nicolas Ri.
Le reste de la troupe passe bien, Anja qui tente une diagonale nous gratifie d’un esquimautage et évite le rappel. Le débarquement heureusement est moins sauvage que l’embarquement mais le chemin est bien pentu quand même.
A l’arrivée on croit voir le camion, manque de pot, ce n’est pas le nôtre. Discussion sympa avec les chasseurs du coin qui après avoir tué un sanglier de 80kg l’ont trainé jusque dans le coffre du 4×4. Finalement une barcasse de 20kg, ce n’est pas si lourd. Un peu d’attente pour la navette, et direction l’embarquement du Moyen-Tarn où c’est chou-fleur fromage comme repas de midi. Une fois changé, Marc décide d’en rester là et de reprendre la navette.
Deuxième tentative.
Cette fois pas de blague au niveau de la restitution, l’eau ne se coupe pas à notre arrivée, ça gratte encore mais c’est raisonnable, la grande attraction de la descente c’est le Topoduo.
Avec Émilie et Denis aux manœuvres. Trois moments notables : 100m de navigation et Denis déjà en train de pousser le topoduo dans les gravières ; fort de cette expérience, Émilie a cru comprendre que les seuls moments où il fallait pagayer, c’était pour passer les cailloux. C’était sans compter les passages où ça bouge. D’où sa surprise lorsque Denis lui a dit de pagayer alors qu’il n’y avait pas de cailloux à l’horizon mais qu’elle a vu arriver un seuil bien bouillonnant. Et enfin elle a pu constater que celui de devant se faisait plus rincer, notamment à Cocurès où une réception se prêtait bien à l’expérience.
Le reste de la rivière s’est révélé plus intéressant que la première fois. Cette fois la plupart des gens choisissent la passe de droite au rapide des Dalles, mais par contre le vent est toujours présent à cet endroit et malgré les couches supplémentaires, ça reste un mois de novembre. Le débarquement cette fois se fait de jour.
La bourrée
Le dernier souper est constitué de soupe et de cassoulet, qui a « évolué » depuis le premier jour mais reste bon (et aucun effet néfaste n’a été relevé). Alessandra cherche désespérément un plan navigation pour le dimanche, mais il n’y a vraiment pas d’eau – nulle part.
Malgré un bon état d’épuisement général, Christelle arrive à motiver quelques personnes pour bouger à la mondialement connue Fête de la Soupe, où dans ses souvenirs brumeux Guilhem se souvient avoir appris à danser la bourrée la veille. Mais malgré notre volonté d’aller apprendre cette magnifique danse, on nous explique que ça se passait le vendredi seulement. Étant donné que la majorité des festivaliers est dans la tendance roots-punkàchien et sous ordonnance de marijuana, nous ne nous aventurons pas à goûter les quelques rares soupes proposées, de peur que celles-ci soient à base de champignons hallucinogènes.
Le lendemain Christelle est la première à partir, quelques-uns suspectent d’avoir à couler une dalle de béton pour éviter le ménage. La grande salle du VVF où l’on a pu étendre nos affaires est rendue (reste une légère odeur de néoprène et de lycra, comme on les aime). Un coup de ménage dans les gites et même pas d’état des lieux. Enfin, le week-end arrive à sa fin (reste la route pour les conducteurs) ; le camion avec la remorque en profite pour un repérage du gouffre des Meules sur le Haut-Tarn, tandis que le camion de Marc préfère une halte dans une charcuterie du 43.
Pour chaque navigation :
1er Moyen Tarn : Bertrand S., Anja, Sebastian, Guilhem, Nicolas Gauthier, Nicolas Richard, Brigitte, Denis, Raphaël, Jérôme, Christelle, Marc, Alessandra.
temps de navigation : 2h à 2h30
Dourbie : Anja, Sebastian, Guilhem, Nico Richard, Denis, Raphaël, Jérôme, Christelle, Marc, Alessandra.
temps de navigation : 2h
Haut-Tarn (en zappant les vrais passages) : Anja, Sebastian , Nico Richard, Denis, Raphaël, Jérôme, Marc, Alessandra.
temps de navigation environ 2h
2eme Moyen-Tarn : Anja, Sebastian, Nico G, Nico Ri, Brigitte, Denis et Émilie, Christelle, Raphaël, Jérôme, Alessandra.
temps de navigation environ 2h
Raph