Quatre randonneurs ont répondu présent pour cette sortie de 3 jours en autonomie sur l’Allier, le weekend de la Pentecôte. Renseignements pris, une météo correcte et un niveau d’eau assez élevé mais en baisse (la cote passe de 1 m vendredi en fin de journée à 88 cm à l’échelle de Vieille-Brioude samedi soir), rendent l’Allier navigable. L’objectif est de descendre de Langeac à Brioude par une quarantaine de kilomètres de méandres serpentant dans des gorges sur une des plus belles rivières du Massif central.
Samedi – Arrivée à Langeac en fin de matinée et mise à l’eau vers 15h. Nous comprenons très vite que cette rivière exigera de nous un bon niveau de navigation car le courant est vif. Drossages, contre-courants, portefeuilles, marmites sont des termes qui n’ont plus de secret pour nous ! Nous naviguons avec prudence, multiplions les stops afin de prendre le temps de lire la rivière, et de prendre le courant comme il faut. Un premier portage s’avère nécessaire quelques km après Langeac pour contourner un barrage-seuil. Nous n’oserons pas franchir la glissière en raison de mouvements d’eau vraiment vicieux à l’arrivée. A 17 h, arrêt bivouac au bord de l’eau en rive droite, quelques centaines de mètres en aval d’une impressionnante falaise de basalte, dans un petit bois de rêve. Petite balade avant le coucher, précipitée par la pluie qui a eu la bonne idée d’attendre la nuit pour tomber.
Dimanche – Les oiseaux nous réveillent vers 8h. Sur l’eau à 10h30. Surprise : l’eau a changé de couleur, l’Allier est d’un beau marron profond. Le niveau a monté d’une vingtaine de cm dans la nuit. On reprend la navigation. Deuxième portage dans un pré pour passer un seuil juste après Chilhac. Ensuite, rapides puissants et planiols trop brefs se succèdent jusqu’à 16 h. Nous ne prolongerons pas davantage la descente dans l’après-midi car les conditions sont assez éprouvantes ; il faut savoir recharger les batteries et être prudents. Belle soirée, là encore, nous plantons le camp 2 km environ en amont de Saint-Ilpize, dans une prairie surplombée d’anciennes cultures en terrasses envahies par la lande. Nous partons à pied refaire nos réserves d’eau au village de Chazieux, nous discutons avec les gens du coin, et nous reprenons des forces pour le troisième et dernier jour de navigation. Nuit paisible.
Lundi – Lever peu avant 8h. On plie le tarp (ah ah ! vous ne savez pas ce qu’est un tarp !), on remplit les caissons des kayaks et on embarque avant 10h. Les paysages sont superbes, cette rivière est magnifique. Mais elle nous met à l’épreuve plus que nous le pensions. D’un commun accord, nous décidons d’abréger notre randonnée 12 km avant l’arrivée prévue, à l’aire de camping de La Vialette où nous débarquons à 11 h. Pas si facile, le niveau d’eau était élevé, et on s’est tous bien bagarrés, mais basta !
Conclusion : Sortie très pédagogique, la « novice » en rivière a beaucoup appris, certains plus aguerris se sont révélés d’excellent pédagogues, le groupe a été très solidaire. Le plus important : il faut avoir conscience de la nécessité de pratiquer l’eau vive (à Saint-Pierre-de-Bœuf par exemple) afin de pouvoir faire face à des conditions de navigation un peu plus difficiles que celles que nous rencontrons couramment. C’est indispensable.