Des passionnés d’eau vive au départ d’une aventure sans carbone début juillet. Avec quelques adhérents des clubs de kayak rhodaniens de Décines Meyzieu et de Villeurbanne, nous avons l’objectif de pratiquer notre sport, le canoë kayak, dans un territoire d’exception pour l’eau vive, les Hautes-Alpes. Jusque-là, rien d’exceptionnel, nombreux sont les clubs français et étrangers qui migrent dans cette région entre les mois de mai et d’août pour profiter des bonnes conditions de navigation que nous offre ce territoire. La particularité de notre voyage : nous n’utiliserons pas de véhicules pour nous déplacer de rivières en rivières.
Nous serons donc en vélo durant neuf jours et nous naviguerons chaque journée sur une rivière différente. Les Hautes-Alpes sont un lieu unique en France pour pratiquer l’eau vive : on y retrouve des torrents des classes II à V glaces à profil alpin et parfois même à profil cévenol, alimentés principalement par la fonte des neiges et des glaces. En vélo, nous franchirons quelques cols mythiques des Hautes-Alpes comme le Lautaret, le col de Vars, le col de Manse, le col de Parquetout et le col d’Ornon pour rejoindre notre point de départ. Une fois les rivières descendues, nous remonterons autant que possible à pied pour récupérer nos vélos.
D’où a émergé cette idée farfelue ? Il y a un an et demi, avec un ami, nous nous sommes lancés dans une aventure similaire en traversant les Alpes du Sud en étant préoccupé par un constat : si l’image d’Épinal du kayakiste est celle d’un sportif qui se fond dans l’environnement, il reste très dépendant de la voiture pour accéder aux cours d’eau et faire la navette entre le point de départ et le point d’arrivée. C’est une des raisons qui nous ont poussés à remplacer la voiture par le vélo.
Aujourd’hui, je souhaite élargir cette pratique qui nous permet d’imaginer les activités de montagne autrement. Et c’est avec l’association sportive du CKDM, pour laquelle je travaille, que je souhaite porter ce projet. Sans que cette pratique attire les foules, il s’agit d’une pratique qui interroge les gens que nous rencontrons sur notre route. Nous serons donc cette année un grand convoi de six pratiquants qui traverseront les routes hauts-alpines. Deux d’entre nous partirons trois jours avant depuis notre club en banlieue Lyonnaise pour rejoindre le point de départ de notre boucle autour des Ecrins. Bien qu’il n’y ait pas de rivières d’eau vive à naviguer entre Lyon et les premiers contreforts des Ecrins, il nous semble intéressant et symbolique de faire un départ à vélo depuis notre club. Les cinq autres kayakistes nous rejoindrons à Bourg-d’Oisans, départ de notre boucle, longue de 400km.
Concernant le matériel, nous utilisons nos vélos et kayaks personnels. La difficulté est de trouver des remorques à un prix abordable pour transporter les kayaks et tout le matériel nécessaire au voyage (bivouac, affaires de kayak, quelques vêtements …) Nous recherchons toujours des partenaires pour nous aider à subventionner ce coût. Récemment, nous avons contacté une association lyonnaise de réparation de vélos : le chat perché. Intéressée par notre projet, elle propose de nous fabriquer les remorques qu’il nous manque à coût réduit. En échange, nous souhaiterions leur proposer des séances d’initiation pour découvrir notre sport, le canoë kayak.
Affaire à suivre …