Du 4 au 11 août 2013, nous avons été 7 du club à participer au 19ème Raid Littoral organisé par le CDCK13, de Tarascon à La Ciotat.

Jour 1 (4 août, Décines / Tarascon, par la route) : nous sommes partis de bon matin de Décines, une remorque chargée de deux K2 et trois K1, direction Tarascon, nous insérant dans le flot autoroutier des vacanciers en partance pour le Sud. Nous sommes arrivés pour déjeuner au point de départ du Raid à Tarascon, près d’un bien beau château. La camionnette et la remorque ont été emmenées à La Ciotat avec retour des conducteurs par bus. Pendant ce temps, les participants se sont installés pour la nuit soit dans un gymnase, soit dans leur tente, voire dans un bon coin pour dormir à la belle étoile. Nous avons eu notre premier discours de l’organisateur en chef (par Albert dit  »Bébert »), suivi de celui d’un élu local, dont les écoutes ont été récompensées par un apéro. Nous avons ensuite eu droit à notre premier repas du soir, entrée, plat, fromage et dessert, servis à table, accompagnés de vin, le tout fort bon.

Jour 2 (5 août, Tarascon / Arles, par le Rhône) : levés pour un petit-déjeuner à 7h30, paquetages et valises prêts à nous suivre en bus et ceci chaque jour. Pour une mise en bouches, navigation sur le Rhône entre Tarascon et Arles d’une flotte (65 participants) dominée par les K2. Nous avons découvert sur l’eau l’équipe encadrante, constituée sur le Rhône de deux K1 (pilotés par Paul et Quentin) et deux bateaux pneumatiques à moteur, dont un conduit par Gilbert, notre donneur du top-départ avec un ‘’alleeeeez’’ ponctué d’un coup de petite trompe. Nous avons fait nos premières rencontres d’autres équipes en provenance de Strasbourg, Besançon, Brest, Toulouse, Paris, etc… Côté navigation, cela a été une mise en route d’environ 20 kms, sous le soleil, tranquilles sur le long fleuve.

Débarquement en plein cœur de la ville d’Arles et installation du campement dans une école primaire, en tente ou sous le préau ou dans cour, c’est selon. Premier déjeuner préparé par les jeunes organisateurs : melon, salade composée et tranche de charcute, sans oublier du fromage et un petit dessert (la plupart du temps fruit ou yaourt). L’après-midi a été organisé un Rallye pour découvrir le Musée de l’Arles antique et les multiples beaux sites de la ville. Rebelote le soir : discours de Bébert et de l’élu de service, apéro puis repas préparé et servi par le même traiteur que la veille. Royal.

 

Jour 3 (6 août, Arles / Port Saint-Louis, par le Rhône) : nous nous sommes levés de bonne heure pour aborder une étape sérieuse de 42 kms sur le Rhône, le long du parc naturel régional de Camargue. 19 kms le matin, avec pause-déjeuner chez un viticulteur, de laquelle on aura pu retenir en particulier les débarquements et embarquements sur un petit bout de talus en pente. Les 23 kms de l’après-midi se sont avérés un peu plus difficiles : un bon vent de face ou un peu de côté, quelques vagues, et surtout un timing à respecter pour arriver à temps à l’écluse de Port Saint-Louis et éviter – pour la première fois de l’histoire du Raid ! – un pénible portage. Une vraie entrée en matière pour les muscles et leur endurance. L’effort soutenu ne nous a pas empêchés de profiter d’un Rhône s’élargissant à l’approche de ses bouches, et des paysages le bordant en pleine Camargue. A l’arrivée, installation du campement à la base nautique de Port Saint-Louis (comme d’habitude dehors ou dedans), avec discours de Bébert et les élus, l’apéro et un dîner aussi complet et bon que les deux premiers soirs.

 

Jour 3 (7 août, Port Saint-Louis / Sausset les Pins, en mer) : enfin la mer, mais quelle mer. Nous avons évité la nuit l’orage annoncé, mais pas ce jour un vent force 5, ciel gris, et mer agitée. S’entend une première partie vent et vagues de face, avec des jolis creux, une seconde partie vers Fos-sur-mer avec vent de côté, nos bateaux principalement ballotés par une belle houle, suffisamment haute pour ne plus voir d’un creux ce qui ce passe de l’autre côté. Belles sensations pour cette mise à l’eau salée, avec une arrivée sur la plage de Fos chahutée par de belles vagues. En guise de réconfort, nous avons eu droit aux discours Bébert – élus et apéro, une sorte de trophée du Raid un t-shirt offerts par la municipalité, et le repas du midi en régénération pour poursuivre en ces conditions marines plutôt défavorables. Nous avons bravé les vagues pour quitter Fos, puis tout au long des nombreux kilomètres à couvrir pour atteindre Sausset-les-Pins, et terminer ces 45 kms de mer à ne pas boire dans de telles conditions, cumulant 7h15 de coups de pagaie. On retiendra les belles sensations, la satisfaction de l’effort accompli, un contexte mémorable pour longer ce qui n’est pas la plus belle zone côtière du coin (en raison de la présence de sites pétroliers et du trafic de bateaux cargos ou pétroliers), et toutefois à l’approche de Sausset, un littoral ressemblant bien plus à l’idée que l’on se fait de la côte méditerranéenne à l’approche de Marseille. Le soir, les discours réglementaires, avec toutefois un Bébert fier de notre beau parcours sans le moindre dessalage. Nous, heureux du réconfort apéro – bonne bouffe après l’effort, et de recharger les batteries pour la nuit, tou-te-s dans un gymnase, conditions méteo obligeant.

Jour 4 (8 août, Sausset-les-Pins / Le Frioul, par la mer) : la météo étant incertaine pour le lendemain, nous sommes partis ce jour sans savoir comment nous accosterions le soir les îles du Frioul, juste en face de Marseille. Le soleil nous a accompagnés toute la journée, et nous avons profité le matin d’une belle mer et d’une belle côte, dont on s’est régalées sur l’eau, voire en baignade à l’occasion d’un arrêt sur crique. La beauté du Littoral s’est offerte à nous, la Nature et parfois ce que l’homme y a construit pour en profiter de chez soi. La pause déjeuner à Ensues la Redonne nous a permis de nous en remplir les yeux et la tête. Bien nous a pris de regagner des forces, car le vent s’est levé et la mer s’est déformée, rendant sportive la traversée de 8 kms vers l’archipel du Frioul, belles vagues arrivant de derrière – un peu de côté, sans fournir d’indice pour les aborder, si ce n’est une forme de répétition dans un schéma plutôt chaotique. Au bout les belles îles en mer du Frioul, en face de celle d’If et son château : un bel endroit pour s’évader. Les prévisions de Mistral à 120 km/h pour le lendemain a conduit l’organisation à changer ses plans : après une petite incursion dans un petit port dans Marseille (vallon des Auffes), nous avons filé par mer agitée pour débarquer à la base nautique de Marseille – Mazargues. C’est en bateau – navette que nous sommes finalement allés profiter pour le soir et la nuit de l’île Ratonneau de l’archipel du Frioul, logés et nourris dans le centre Léo Lagrange. Nous sommes allés sur les hauteurs voir l’hôpital Caroline ayant servi de rempart sanitaire au temps de la fièvre jaune, mais surtout admirer de notre point de vue Marseille et ses mille feux éclairant la nuit.

 

Jour 5 (9 août, Le Frioul / Marseille, par la mer et sur terre) : retour sous le soleil vers Marseille en bateau-navette, vers la base nautique de Mazargues. Nous y avons installé notre camp pour une nuit qui s’annonçait sous le coup d’une tempête. Nous avons rechargé les batteries, pour certain-e-s visité Marseille avec le bus officiel du Raid et son chauffeur improvisé guide. Le Mistral a finalement gagné en vigueur comme prévu, ne nous faisant pas regretter de ne pas avoir été en pleine mer. Discours – apéro – dîner, et pour celles et ceux peu gênés par le vent, une bonne nuit avant de braver à nouveau les éléments.

 

Jour 6 (10 août, Marseille / Calanque de Sormiou, par la mer) : compte tenu des conditions météo, le plan a été de se lever tôt, de décamper vite avant que le vent, qui avait eu la bonne idée de faiblir durant la nuit, ne reprenne trop de sa vigueur. Nous n’avons pas traîné pour faire les quelques kilomètres devant nous mettre à l’abri, sur une mer déjà agitée, vagues plus ou moins de côté et de derrière. Le cap de notre bonne espérance initiale passé, nous avons fini la journée plus tranquille, nous concentrant un peu plus sur la beauté du littoral que sur notre technique de navigation par vent fort et mer cabossée. Nous avons accosté les premières calanques et gouté la beauté de leurs roches tapissées de maquis, plongeant dans l’eau bleutée. C’est vers midi que nous avons débarqué à celle de Sormiou, pour profiter sous le soleil un peu de la baignade (eau refroidie à environ 18°C par le vent fort de la veille), beaucoup du paysage. Dernier discours du soir par Bébert, dernier apéro, dernier repas à table. Soirée ponctuée par des chants, comme le veut la tradition du Raid. Ce soir-là, après ces six jours sur mer et terre, tout le monde commençait à bien se connaître, refaisant les journées, partageant des anciennes épopées en kayak, confrontant les impressions,… Nuit dans un bon lit pour certain-e-s, sinon tapis et sac par terre, dehors ou dedans.

Jour 7 (11 août, Calanque de Sormiou / La Ciotat, par la mer ; La Ciotat / Décines, par la route) : enfin une mer qui pense au plaisir de ses petits navigateurs, tout juste calmée pour nous offrir un chemin maritime le long des calanques vers Cassis et enfin La Ciotat, à naviguer sans excès d’efforts. Nous avons savouré cette belle journée avec falaises, grottes, ‘’cathédrales’’ en déclinaison de roches de calanques. La densification du trafic sur l’eau et de présences humaines au bord de l’eau, a confirmé que nous avions abordé la zone protégée mais très visitée du Littoral, faisant partie du parc National des Calanques. Nous avons traîné de la pagaie pour rejoindre la destination finale, sortir une dernière fois de nos kayaks, et reprendre le chemin de la civilisation et sans doute nos occupations habituelles. Mais avant de partir, tout le monde s’est dit au-revoir, et nous avons remercié les organisateurs pour une semaine magnifiquement orchestrée avec chaleur et bonne humeur. Sur le papier nous aurions pagayé 210 kilomètres : on aura plus retenu leur saveur que leur accumulation. Ce sont les yeux et le corps fatigués que nous sommes rentrés, mais la tête bien remplie d’une belle semaine ponctuée de multiples sensations (humaines, maritimes, sportives,…), avec la satisfaction de l’avoir vécue.

Merci à Jacques pour l’organisation, à Didier de nous avoir mis en tête de faire ce Raid, à tou-te-s (Anne-Constance, Véronique, Didier, Emmanuel, Frédéric, Jacques, Rodolphe) de l’avoir partagé (avant, pendant et après). Merci aussi à Cathy, croisée avant sur d’autres rives, avec laquelle nous avons partagé la plupart de ces moments.