Belle Ile Hoédic Houat et le golfe du Morbihan en kmer

du 3 au 10 juin 2016: randonnée dans le Morbihan avec le tour de Belle Ile par la côte en dehors, les iles d’Hoédic, de Houat et quelques jours dans le golfe du Morbihan à la rencontre des courants et des îles.

7 kayakistes ( Sébastien, Jacques, Stéphane, François et Laurence et 2 nouveaux découvrant la randonnée en mer: Eddy et Denis )

Compte rendu de Denis, à découvrir et à déguster dans l’authenticité !

2016-06_bretagne_dbz

https://drive.google.com/file/d/0Bxkmpo3Lg3Dca2NCUDBiUnNjUGc/view?usp=sharing

L’album photos du séjour : LIEN

Randonnée Agay – 14 au 18 mai 2016

Participants : François, Jacques, Cyril, Max, Patrick, Spooky, Claude, Pierre, et Anne-Lise

1er jour : Agay – le Dramont

Rendez-vous au CKDM de bonne heure (7h du matin !), le camion ayant déjà été chargé la veille ; nous avons failli partir sans un retardataire, finalement nous serons bien 7 pour l’aller jusqu’à Agay. Petit détour touristique par les routes de campagne de St Raphaël, la faute au GPS, c’est joli mais un peu juste pour croiser des véhicules avec notre grosse remorque !
Arrivée à Agay et installation rapide des tentes, pique-nique tiré des sacs, puis c’est parti pour la 1ère expérience en mer pour plusieurs d’entre nous, direction le Dramont. Un peu de houle, pas beaucoup mais ça impressionne quand même au début. Tour de l’île d’or, nous cherchons Tintin sur l’île noire mais personne. Retour tranquille, pas impressionnés, nous sommes même en forme pour quelques récupérations pour s’entraîner dans la baie. C’est un peu moins froid qu’au Grand large, mais pas de beaucoup (entre 17 et 19° selon les estimations à la main ou au thermomètre pour le bain de bébé).
Ciel orageux et petite averse, le tarpaulin est monté en vitesse, ouf les tentes étaient déjà montées ! La pluie cesse, nous commençons à cuisiner. Claude et Pierre nous rejoignent avec leur petite caravane après un périple hors autoroute par les Alpes. Chacun sort ses spécialités, le whiskey de Jura (l’île en Ecosse, et non pas du Jura, le département) aura beaucoup de succès et ne survivra pas à la soirée ; même sort pour les cannelés.
Le repas est suivi par un concert du capitaine à la guitare, les autres chantent (enfin, ceux qui étaient déjà nés quand les chansons en question étaient populaires) ou demandent des bis. (Les voisins peut-être pas, mais on ne leur a pas demandé leur avis, et puis nous sommes de toute façon le groupe le plus nombreux du camping !) Retour au calme tout de même pour respecter le sommeil des autres et nous reposer nous aussi pour être en forme le lendemain.

2ème jour : Agay –cap Roux
Embarquement matinal cette fois vers l’est pour admirer le massif de l’Estérel depuis les flots. Premières traversées de passes à cailloux, le casque bien rivé sur la tête au cas où, mais il n’y aura pas de dessalage heureusement. Il fait beau, il fait chaud, certains se rafraichissent donc en baignant à l’embarquement ou au débarquement (de là à penser que ce n’était pas volontaire, nous n’oserons pas le dire…). Nous dépassons l’île des vieilles pour aller pique-niquer sur une plage dans une belle crique, même si la vue est un peu gâchée par les voiliers qui viennent mouiller en plein milieu, zut !
Retour tranquille au club, il n’est pas tard et certains ont encore des forces pour pagayer (ceux qui n’en avaient plus essayent de l’oublier et de suivre malgré tout). La troupe part donc valeureusement explorer la fougueuse rivière d’Agay (bon, en réalité, du classe 1 sans autre danger que les bateaux de plongeurs rentrant aux clubs…). Changement de décor complet mais les rives ont leur charme, c’est paisible et très vert, belle balade pour conclure cette seconde journée.
Retour au camping. La voisine américaine qui a entendu François jouer vient le rejoindre pour un bœuf guitare-mandoline, c’est assez original mais très sympathique. Popote, vaisselle, discussions puis au lit !

3ème jour : Miramar- Théoule
Afin de changer un peu d’horizons (navigation vers l’ouest et vers l’est d’Agay déjà effectuées), nous prenons le camion pour aller un peu plus loin, direction Miramar et son parking tout indiqué pour y déposer le camion et la remorque. Nous partons à la recherche de l’arche et de la grotte promises par François. Nous passerons bien sous l’arche, pas contre la grotte n’est guère accessible à cause de la houle et des vagues qui rendraient les tentatives de visite un peu trop périlleuses. Le soleil est toujours au rendez-vous, les naturistes fidèles au poste sur leur plage également, nous pousserons donc jusqu’à la plage suivante pour notre pause repas. Les deux malheureux baigneurs qui pensaient être tranquilles se sont vite rendus compte de leur méprise…
Plage bien ventée, il fait presque frais malgré le soleil. Nous réembarquons pour explorer un peu la baie, slalomant entre les luxueux yachts et distinguant au loin les gros paquebots de croisière amarrés à Cannes pour le festival… Peu importe, pas de jalousie, nous sommes trop bien dans nos kayaks à explorer les coins et recoins, jouer dans les passes à cailloux, et repasser sous l’arche qui ne nous fait même plus peur au retour. Nous observons au passage les étranges constructions sur les collines (une villa digne des barbapapa est particulièrement remarquée). Retour sans encombres jusqu’au camion, puis jusqu’à notre lieu de villégiature. La plus jeune de la troupe essaie en vain de convaincre les autres de se laisser tenter par des jeux de carte, et finira par négocier une partie contre un récital à la guitare… Bref, soirée ordinaire pour cette dernière nuit à Agay avant de migrer au petit matin.

4ème jour : Ramatuelle- Cap Camarat
Nous avions la veille laissé les kayaks chargés sur la remorque pour pouvoir repartir sans tarder en direction de St-Tropez. Ce n’est pas encore l’été mais nous n’échapperons pas à un énorme bouchon qui nous fera perdre deux bonnes heures… Enfin arrivés à Ramatuelle, nous découvrons ébahis le camping 3 étoiles (au moins), digne du club med, avec ses palmiers, hibiscus, huttes façon Koh Lanta et j’en passe. Nous faisons un peu tâche avec notre camion et remorque, mais qu’importe ! Repas rapide avant de prendre la mer.
Nous faisons cap vers les 3 caps, dépassons le premier – Cap Camarat- sans affoler les gardiens du phare. Il faut dire qu’après trois jours de navigations, nous sommes presque des kayakistes de mer expérimentés… (enfin, c’est ce que l’on se dit). L’eau est bleu turquoise, les roches de la côte magnifiques, le sculpteur a bien travaillé ! Nous faisons des détours dans les petites calanques et autour des rochers que nous croisons jusqu’à apercevoir le cap Taillat.
Demi-tour pour repartir vers notre camping de luxe. Au passage, nous faisons une pause dans une zone de jolies petites vagues bien formées pour faire une séance d’initiation au surf. Le capitaine explique et fait la démonstration, les autres suivent timidement au début. Quelques dessalages de kayakistes surpris par les vagues et ne maitrisant pas encore bien la gîte refroidiront quelques-uns des participants. Une pagayeuse en redemande encore et encore, mais il est l’heure de rentrer. Tiens, une autre vague encore plus jolie, il serait bête de rater ça ! Le capitaine y va, la pagayeuse suit, surfe, tourne, et se fait retourner comme un crêpe… sans rancune, et sans surprise, c’est ça de s’aventurer dans la cour des grands !
Nous connaitrons quelques difficultés inattendues au retour… la plage est tellement longue et les campings tellement nombreux que nous avons du mal à retrouver le nôtre ; mal orientés par un badaud, nous irons trop loin avant de faire demi-tour et de demander une nouvelle fois notre route à une charmante locale qui nous dit de reprendre la route en arrière… à non madame, nous c’est sur la mer qu’on se déplace ! Nous finirons par reconnaître les grands palmiers qui marquent notre camping- mais si, là, les 2 grands qui dépassent ! Ouf, retour à bon port, bien fatigués mais contents de cette belle expédition, ça valait le coup d’affronter les bouchons de St Trop !
Dernière épreuve de la journée : monter la tente dans les graviers presque aussi dur que du béton – et oui, c’est un camping de luxe pour camping-cars, par pour les pouilleux qui dorment sous tente !Lla seule pagayeuse qui reste (après le départ de Claude et Pierre qui retournent profiter du calme d’Agay) a bien du mal à planter ses sardines sous les regards narquois des autres pagayeurs (enfin, sauf celui qui finira carrément par jeter l’éponge pour dormir dans le camion).

5ème jour : l’Escalet – Cap Taillat
Nous profitons encore de quelques heures de navigations avant le retour sur Lyon, cette fois depuis la plage de l’Escalet. L’eau turquoise est toujours aussi limpide, la côte aux rochers découpés aussi belle, c’est une magnifique balade pour conclure le séjour. Nous contournons le cap Taillat puis débarquons pour admirer le paysage. Rencontre fortuite avec des randonneurs qui sont aussi kayakistes, le monde est petit ! Portage miniature puis nous réembarquons pour rentrer, déjà… ces 5 jours sont passés bien vite ! Une dernière pause sur la plage face à St Trop pour le casse-croute, et c’est reparti pour des heures d’autoroute ; plus on remonte au nord et moins il y a de soleil… Quelques bouchons sur la rocade pour nous ramener à la réalité, et un orage en arrivant au club pour couronner le tout ! Dur retour à la réalité décidément, on serait bien restés plus longtemps dans le sud…
Ce fut un bien beau séjour, la découverte du kayak en mer fut un plaisir pour ceux qui n’avaient encore jamais testé, et les autres ont bien profité du soleil, de la petite houle et de la bonne ambiance du groupe. Peu de bains involontaires, l’essentiel des récupérations étaient voulues (et plus ou moins efficaces, mais celles dans les vagues furent d’une efficacité fulgurante !) Les moins expérimentés ont pu goûter aux balades prolongées, chercher leur rythme et style de pagayage, et profiter des conseils des plus expérimentés. C’est à refaire, d’ailleurs tous les nouveaux ont déjà réservé leur place pour le séjour mer de l’an prochain

l’album photo :

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Rando: descente de l’Ain de Pont de Chazey à Anthon (30 avril 2016)

Sortie sans difficulté sur un parcours bien connu même si on ne le fait pas très souvent. Météo pas trop pluvieuse, température un peu fraiche, notamment au pique-nique à mi parcours, eau bien fraiche également. On est parti à 5 (Claude, Cyril, Jacques, Nicolas G et moi-même). Après avoir envisagé une descente plus longue depuis Pont-d’Ain, c’est finalement un parcours assez court qui a été choisi, parce que la météo n’était pas fameuse, et parce que l’on souhaitait rentrer avant 18h, afin de ne pas tomber dans les difficultés de circulation en raison d’un match de foot de l’OL au stade de Décines. On s’est donné rdv au ckdm à 8h30, on a posé une voiture à Anthon, puis on a continuer avec le camion jusqu’à Pont-de-Chazey. Embarquement à Pont de Chazey en fin de matinée sous le pont de la D1084. NB: Prévoir un peu de temps à Pont-de-Chazey car on pose les kayaks au niveau de l’accès aux secours de l’A42, mais il y a un petit portage à pied pour revoir la rive et le camion est à garer de l’autre côté du pont (voir mini Topo ci-dessous).

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Le débit consulté en début de matinée vers 7h indiquait une augmentation non prévue du débit, mais finalement le débit a baissé de 120 à 90 m3/s pendant la descente (lien pour le débit à la station de Chazey: http://www.rdbrmc.com/hydroreel2/station.php?codestation=6). Nous avons eu la rivière pour nous seuls, pas un kayak de location sur l’eau, on a juste aperçu de loin 3-4 pêcheurs. Nous avons observé plusieurs oiseaux, et notamment quelques uns que l’on voit rarement au Grand Large: des harles bievres , des hérons pourpres et une aigrette garzette. Concernant la navigation, c’était encore plus plus simple que d’habitude car avec un débit de 100 m2/s la rivière était lissée, l’eau recouvrant les quelques modestes petits rapides et drossages habituels.  Rares étaient les vaguelettes et petites veines d’eau pour jouer et s’entrainer aux bacs, stops et reprises en kayak de mer. La rivière était très « propre », sans amas de branches. A noter cependant que l’arbre qui barre la rivière est toujours présent quelques dizaines de mètres avant  la confluence avec le Rhône après le dernier virage. Avec le débit du jour il suffisait de passer tranquillement à droite et de rester dynamique pour choisir sa veine d’eau juste après. Passer à gauche (extérieur du virage) ramène sans doute sur l’arbre. Arrivée à Anthon, nous avons fait quelques bacs dans les vaguelettes avant la confluence , puis avons débarqué à Anthon. Navette: aller-retour de Anthon à Pont de Chazey pour récupérer la remorque, puis retour au club avant 18h ce qui nous a permis d’éviter la fermeture de l’accès au Grand Large pour cause de match au stade de l’OL.

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L’itinérance vélo kayak 2016 se prépare ….

Des passionnés d’eau vive au départ d’une aventure sans carbone début juillet. Avec quelques adhérents des clubs de kayak rhodaniens de Décines Meyzieu et de Villeurbanne, nous avons l’objectif de pratiquer notre sport, le canoë kayak, dans un territoire d’exception pour l’eau vive, les Hautes-Alpes. Jusque-là, rien d’exceptionnel, nombreux sont les clubs français et étrangers qui migrent dans cette région entre les mois de mai et d’août pour profiter des bonnes conditions de navigation que nous offre ce territoire. La particularité de notre voyage : nous n’utiliserons pas de véhicules pour nous déplacer de rivières en rivières.

Nous serons donc en vélo durant neuf jours et nous naviguerons chaque journée sur une rivière différente. Les Hautes-Alpes sont un lieu unique en France pour pratiquer l’eau vive : on y retrouve des torrents des classes II à V glaces à profil alpin et parfois même à profil cévenol, alimentés principalement par la fonte des neiges et des glaces. En vélo, nous franchirons quelques cols mythiques des Hautes-Alpes comme le Lautaret, le col de Vars, le col de Manse, le col de Parquetout et le col d’Ornon pour rejoindre notre point de départ. Une fois les rivières descendues, nous remonterons autant que possible à pied pour récupérer nos vélos.

D’où a émergé cette idée farfelue ? Il y a un an et demi, avec un ami, nous nous sommes lancés dans une aventure similaire en traversant les Alpes du Sud en étant préoccupé par un constat : si l’image d’Épinal du kayakiste est celle d’un sportif qui se fond dans l’environnement, il reste très dépendant de la voiture pour accéder aux cours d’eau et faire la navette entre le point de départ et le point d’arrivée. C’est une des raisons qui nous ont poussés à remplacer la voiture par le vélo.

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Aujourd’hui, je souhaite élargir cette pratique qui nous permet d’imaginer les activités de montagne autrement. Et c’est avec l’association sportive du CKDM, pour laquelle je travaille, que je souhaite porter ce projet. Sans que cette pratique attire les foules, il s’agit d’une pratique qui interroge les gens que nous rencontrons sur notre route. Nous serons donc cette année un grand convoi de six pratiquants qui traverseront les routes hauts-alpines. Deux d’entre nous partirons trois jours avant depuis notre club en banlieue Lyonnaise pour rejoindre le point de départ de notre boucle autour des Ecrins. Bien qu’il n’y ait pas de rivières d’eau vive à naviguer entre Lyon et les premiers contreforts des Ecrins, il nous semble intéressant et symbolique de faire un départ à vélo depuis notre club. Les cinq autres kayakistes nous rejoindrons à Bourg-d’Oisans, départ de notre boucle, longue de 400km.

Concernant le matériel, nous utilisons nos vélos et kayaks personnels. La difficulté est de trouver des remorques à un prix abordable pour transporter les kayaks et tout le matériel nécessaire au voyage (bivouac, affaires de kayak, quelques vêtements …) Nous recherchons toujours des partenaires pour nous aider à subventionner ce coût. Récemment, nous avons contacté une association lyonnaise de réparation de vélos : le chat perché. Intéressée par notre projet, elle propose de nous fabriquer les remorques qu’il nous manque à coût réduit. En échange, nous souhaiterions leur proposer des séances d’initiation pour découvrir notre sport, le canoë kayak.

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Affaire à suivre …

Randonnée hivernale en Méditerranée (18-20 mars 2016)

JauneGarde

Compte-rendu d’une randonnée itinérante en kayak de mer

La-Londe-des-Maures -> Giens -> Porquerolles -> Port-Cros -> La-Londe-des-Maures

Participants: Laurence, Claude, Jacques, François, Jean-Marc, Sébastien

ALBUM PHOTOS

La préparation du séjour

Le fonctionnement club nécessitant l’anticipation logistique, une sortie en Méditerranée en mars avais été prévue dès le mois de novembre. Évidemment, la météo n’est pas connue si longtemps à l’avance ! Et comme l’eau est encore bien froide et les conditions météo incertaines (risque de vent et de vagues), ce séjour hivernal est traditionnellement limité aux pagayeurs ayant l’expérience de navigations dans les vagues, avec et contre le vent, efficaces lors des récupérations, et capables de pagayer plus de 15 milles nautiques (MN) par jour.

Toute  randonnée demande de la préparation avant le départ, notamment pour la logistique (réservation camion et remorque, vérification de la remorque : roue de secours,  fonctionnement feux, élastiques et sangles, …), la nourriture, les lieux de camping ou de bivouac, les cartes, le matériel de sécurité.  Et concernant la navigation, il faut déterminer les parcours possibles selon l’évolution des prévisions météo, s’accorder sur les heures de départ de Décines, etc. Après avoir prévu initialement quatre jours de randonnée le séjour a dû être réduit à trois jours, puis il a fallu déterminer le parcours. Avec 5 randonneurs expérimentés partants, on pouvait envisager accueillir quelques kayakistes locaux pour cette randonnée, et l’invitation fut envoyée au collectif Pagayeurs du Levant avec qui nous avons déjà partagé des navigations hivernales en Méditerranée ces dernières années (Frioul, Embiez, Iles Marseille). Nous avons finalement eu le  grand plaisir de naviguer avec Jean-Marc G., kayakiste expérimenté, compagnon d’une grande sagesse, et fin connaisseur des lieux de navigation et des sites de bivouac.

Après avoir envisagé un parcours autour de Cap Camarat, puis une zone plus proche de Lyon entre le cap Sicié et Saint-Mandrier, c’est finalement un parcours à l’Est de Giens qui fût retenu après conseils de Jean-Marc et consultation des prévisions météo. Le séjour ayant été réduit à trois jours, nous avons décidé de partir le jeudi soir et dormir sur la route pour profiter de la journée du vendredi. Les prévisions météo pour la nuit étant incertaines et les températures encore fraîches, le choix de bien dormir dans une chambre d’hôtel « low cost » a été préféré à une nuit dehors.

Derniers préparatifs: En début de semaine Laurence passe une commande “drive” à partir d’une liste de menus déjà testée lors de précédentes sorties. Jacques fait l’inventaire des restes de nourriture et du matériel de sécurité. Mercredi en fin d’après-midi, nous nous retrouvons pour vérifier la remorque, vérifier les bateaux et les charger. Nous faisons aussi le point sur le matériel de sécurité, de navigation, et de bivouac.

Le trajet aller

Jeudi chacun finit sa journée de travail et le groupe se retrouve au club peu avant 20h pour un départ de Décines. Nous prenons la route, les chauffeurs se relayant jusqu’à Salon de Provence où nous nous arrêtons quelques heures pour dormir.

Après une nuit réparatrice et un bon petit déjeuner, nous repartons en pensant être sur Miramar vers 10h-10h30 d’après les indications du GPS … mais c’était sans compter sur la circulation toulonnaise ! Entre accidents, travaux, déviations et bouchons, nous retrouvons Jean-Marc avec 1h30 de retard au port de La Londe-des-Maures. Celui-ci nous conduit à un parking situé près de la capitainerie,  avec un emplacement idéal pour y laisser sereinement la remorque et le camion pendant 3 jours : juste en dessous d’une caméra de surveillance ! Nous déchargeons, préparons notre matériel, répartissons l’eau et la nourriture … et vu l’heure, nous prenons le pique-nique avant d’embarquer. 13h, nous voilà enfin sur l’eau !

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La navigation

Navigation depuis le port de La Londe-des-Maures en direction de Giens. Nous longeons d’abord la côte et visitons le petit port de Port-Pothuau. On y remarque notamment la porte de l’écluse qui permet d’alimenter les marais salants. Nous faisons ensuite route directement vers le sud de la presqu’île de Giens. Après une petite pause, séance de rase-cailloux sereine au sud de la presqu’île, puis traversée vers Porquerolles en visant la Jaune Garde. Nous contournons la pointe ouest de la presqu’île. Longue pause, permettant quelques brasses de nageurs peu convaincants en criant « Whouaaa !!! Elle est bonne ! » , et une balade à pied sur l’île. Fin connaisseur des lieux, Jean-Marc nous a conduit au souterrain du Langoustier dit « le trou du Pirate », un passage en escaliers taillé dans la roche qui permet d’accéder discrètement à l’île depuis la mer.

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Nous embarquons vers 8h40 samedi. La météo est ensoleillée, et la mer calme. Nous contournons de Porquerolles par la côte sud. Courte escale technique sur une petite plage, puis direction Le Gros Sarranier à l’Est de Porquerolles. De là nous entamons la traversée en prenant pour cap La Pointe du Cognet au sud-est Port-Cros, puis nous contournons l’île par la cote sud, nous remontons le long de la côte est jusqu’à la pointe de Port Man. A 13h il est vraiment temps de faire une pause ! Nous entrons dans la baie de Port Man et débarquons sur la plage au fond de la baie. Pique-nique indispensable après cette longue matinée et … sieste au soleil !

Les batteries étant rechargées, nous embarquons pour la traversée vers le continent. Nous longeons d’abord la côte nord de Port-Cros jusqu’au Rocher du Rascas, en restant à l’abri du vent pour ceux qui ont pris la route la plus pertinente (…). Puis nous faisons cap vers le Cap de Brégançon, profitant de petites vagues qui nous aident. Nous tenons ainsi compte d’une petite dérive qui nous ramène plus à l’Est, vers la Calanque de la Tripe. Claude entre à cette occasion dans le cercle des kayakistes qui font plus de 20 milles dans une journée ! En arrivant sur la plage choisie pour une pause bien méritée nous sommes surpris par l’épaisse couche de posidonie recouvrant la plage de galets blancs (certainement plus d’un mètre !).

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Dimanche, le vent s’est un peu levé et le temps est plus humide. Les conditions ont néanmoins l’air plus clémentes qu’annoncées. Nous rembarquons d’abord à quatre (Jacques, François, Jean-Marc et Sébastien) pour une petite navigation en début de matinée (il est 8h20). Navigation d’abord à l’abri en direction du Cap Bénat, puis face au vent (force 2 à 3) avec pour objectif (ne demandez pas pourquoi !) l’îlot de la Fourmigue. Retour selon le même parcours mais au portant. C’est l’occasion de profiter des petites vagues d’une soixantaine de centimètres pour quelques surfs bien sympathiques (ah !!! voilà pourquoi !). Nous retrouvons ensuite Laurence et Claude en milieu de matinée, pour finir la boucle et rentrer tranquillement sur Miramar. Navigation d’abord vers le fort de Brégançon, où nous croisons bizarrement une vedette de Sea Shephered plutôt qu’un zodiac de commandos de marine. Afin de ne pas rentrer trop rapidement, nous explorons toutes les petites criques et plages de Brégançon à Miramar. Retour au point de départ en début d’après-midi où nous retrouvons les véhicules, et … des vêtements secs !

Bilan: trois superbes journées de navigation, un parcours inédit pour le groupe, environ 45 milles nautiques, une météo idéale, sur une zone peu fréquentée en ce début de printemps, du soleil, pas trop de vent ni de pluie, quelques vagues, un nouveau record de distance battu pour Claude, deux beaux bivouacs, et une rencontre avec un kayakiste local qui a partagé son expérience et sa connaissance des lieux. La sortie idéale !   

Le retour 

Après vidange des bateaux, tri des affaires, accrochage des bateaux sur la remorque, etc, nous saluons Jean-Marc et Annie puis nous reprenons la route en direction de Lyon. Les chauffeurs se relaient et nous arrivons à Décines dans la soirée. Le matériel est trié et rangé au club de nuit.  

En début de semaine, les bateaux et le petit matériel sont rincés (dessalage !) et séchés, le camion balayé.

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Prochains séjours en mer :  

– Mai: Stage tout niveau en baie d’Agay

– Juin: Séjour vagues et Courants dans le Morbihan, niveau confirmés

– Août: Rassemblement 10 ans de kayakdemer.eu + randonnée à Crozon, Finistère

– Octobre: Randonnée en Corse

Randonnée Décines – Confluence – le 12 mars 2016

Randonnée Décines – Confluence – le 12 mars 2016

Participants : Stéphane, Cyril, Pierre, Spooky, Anne-Lise

Quatre novices du club ont décidé de se lancer dans la traditionnelle descente du Rhône de Décines jusqu’à Confluence cette année, encadrés par un valeureux randonneur expérimenté auquel ils ne laisseront pas de répit en lui donnant bien du fil à retordre par de nombreux tests de ses compétences d’encadrant tout au long de la navigation.
L’embarquement se fait au club; navigation sans encombres sous les ponts de Décines et Vaulx-en-Velin pour arriver jusqu’au premier obstacle que constitue le barrage de Cusset. Les débutants goutent donc aux joies du portage, en partie facilité par les chariots. Jusques là tout va bien…

Une fois les kayaks transportés, les débutants observent avec appréhension les remous qui se forment en aval du barrage et prennent peur à l’idée de faire un bac ! Tentative de reprise de courant sans le bac, donc, sans écouter les suggestions du chef de troupe. Mal nous en a pris… Deux débutants s’en sortent et partent attendre quelques mètres en contrebas. Les deux autres, quant à eux, se sont entre temps coincés dans des arbres sur la berge. Première tentative de s’en sortir… une pagaie part dans le courant, ce qui nous permettra de vérifier la capacité de notre encadrant à la récupérer et la ramener à son propriétaire (1ère compétence validée). Succès à la deuxième tentative de se dégager pour ce premier pagayeur qui va rejoindre ses camarades en contrebas.

Pendant ce temps, la dernière novice (pas de chance, la seule pagayeuse du jour donc qui sera forcément identifiée !) se cramponne aux branches. Tentative suivante de se désemmêler des branches ; malheureusement pour moi, celle-ci sera infructueuse, et c’est donc bien à contrecœur que je testerai la température du Rhône en mars (pour ceux qui se posent la question ; elle est froide!!!). Le seul avantage de baigner à l’embarquement est que la berge est proche ; je me réfugie donc sur le bord et constate que notre encadrant sait aussi dégager deux kayaks coincés dans les arbres. (2ème compétence validée)

Cette fois-ci, embarquement pointe vers l’amont (j’ai compris la leçon), nous récupérons enfin au passage les autres pagayeurs qui devaient commencer à se demander si nous étions partis rejoindre les camarades qui arrivaient à la séance de piscine du samedi. Nous poursuivons jusqu’à la Feyssine, en ayant au passage la surprise de voir courir quelques sangliers sur la berge opposée. Arrivée l’heure du pique-nique, nous hésitons entre l’île et le parc pour nous arrêter ; ce dernier l’emportera, pour un débarquement non sans quelques déboires dus à la boue qui recouvre tout le bord et nous complique bien les choses !

Nouveau portage puis pause bien méritée pour nous restaurer. Pas de chance, le soleil s’est caché, il fait froid pour moi qui suis trempée ! Au moment de repartir, surprise : une pagaie manque à l’appel… décidément, ces débutants auront vraiment tout fait pour pousser à bout le capitaine ! Un aller-retour à l’endroit de départ du portage permettra heureusement de récupérer l’objet en question.
Nous réembarquons en profitant du calme de l’écluse, pendant ce temps le seul pagayeur expérimenté va tâter les vagues d’« Hawaii sur Rhône ». Toujours vigilants pour ne pas se faire piéger par les tourbillons et contre-courants, nous repartons en direction de Confluence et côtoyons diverses péniches pendant la dernière étape de notre sortie. RAS pour celle-ci, au grand soulagement de tous ; le nouveau pont et musée se profilent au loin, ouf ! Débarquement, chargement de la remorque, et retour au club.

Ce fut une sortie plus mouvementée que prévue, mais il faut croire que les débutants n’ont pas été traumatisés par cette aventure puisqu’ils ont signé pour de nouvelles sorties printanières ! Félicitations au passage au seul débutant qui n’a pas fait de bêtises, et bien sûr à Stéphane qui a su gérer tout ça avec calme et sang-froid pour 0% de pertes humaines et matérielles au final !

Texte original : Anne-Lise

galette des randonneurs 2016

Ce dimanche 10 janvier la météo annonçait 13 noeuds de sud avec des rafales à 25: seuls les kayakistes du front de la récupération assurée étaient donc conviés à naviguer et auraient bien voulu tâter de la vague dans le canal !( Jacques, Stéphane, Fred G, Max, Rolland, François, Laurence et Patrick qui n’avait pas eu le mail) , en fait plantage complet du gourou du vent: pas le moindre souffle n’est venu nous rafraîchir, heureusement les pluies abondantes des derniers jours ont contenté les rivièreux et également les randonneurs car un bon petit courant nous attendait dans le canal.

Patrick a ainsi pu s’entraîner aux relais en ajustant sa pointe sur l’arrière du kayak bois de Laurence, attention contact prohibé…il a trouvé cela bien reposant finalement.

Le premier pont se passe sans difficulté et nous enchaînons les bacs en amont en évitant les nageurs en eaux vives accompagnés par Yannick .

La remontée rive droite nous amène à proximité du second pont ou finalement Patrick et Laurence font demi tour après quelques tentatives infructueuses. Pour une première sortie dans le courant, il faut valoriser les petits progrès et éviter le bain de limon!

Les plus vaillants qui étaient montés jusqu’au barrage nous rejoignent alors et le groupe ainsi reconstitué se dirige vers la galette. Stéphane, François et Laurence qui a laissé Patrick aux soins de Jacques et Fred, se tirent une petite bourre en plein courant… ça va au moins à 6/7 noeuds !! bon d’accord avec 3/4 noeuds de courant on reste dans notre fabuleuse moyenne de 3/3.5 noeuds, mais quand même c’est plaisant!

Anne Lise, Jocelyne et Eric nous rejoignent alors pour la galette, nous dégustons la délicieuse brioche aux pralines de Jacques ( quand même, se lever à 3 h du mat pour la cuire faut le faire !), le goûteux cake salé accompagné d’un Bordeaux qui tient la route de Jocelyne et Eric et les galettes offertes par le club pour finalement introniser une reine et un roi mais chut, ils tiennent à leur incognito !!

Vivement dans 15 jours sur l’eau

Laurence

Petite sortie randonnée à Miribel (6 décembre 2015)

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Le compte rendu de Jocelyne (1ère sortie avec le ckdm)

Dimanche 6 décembre 2015, nous nous retrouvâmes un peu en avance pour profiter d’une belle journée ensoleillée. Nous essayons les kayaks, Eric vole le kayak de Patrick, bien malgré lui (carrure oblige), ensuite nous chargeons les kayaks sur la remorque et la voiture de Sébastien, car en fait nous serons 15 et oui quel succès.

Ensuite direction Miribel et la plage du Grand Morlet, là nous déchargeons les kayaks, nous tâtons la température de l’eau (pas si froide que cela pour la saison), puis nous embarquons et nous voilà partis.

Malgré l’époque nous croisons des nageurs, des pêcheurs, des nudistes et nous slalomons entre les avirons. Les filles du kayak double font du fractionné et des incursions dans certains méandres.

Vers midi nous nous dirigeons vers notre île mystérieuse pour une pause repas sur les galets accueillants et ensoleillés, là dégustation des merveilleux cannelés d’Anne-Lise, trop trop bon ! Puis nous repartons vers la plage du départ, car même s’il fait super beau il faut bien aller voter.

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(photos: Blaise)

Ensuite nous remontons les kayaks sur le parking, et voilà que Maryvonne trouve enfin le kayak de ses rêves, ça y est c’est le 12 qu’il lui faut, donc interdiction de lui prendre, on a même faillit la laisser dans le kayak sur la remorque car lui est fait pour elle. Bon elle aurait pris froid, donc nous chargeons les kayaks et retour au club vers 14h30 il me  semble. en tout cas super ballade à Miribel avec peu de monde au parc, très belle journée et encore merci à ceux qui nous ont amené dans cette petite rando, la nouvelle que je suis a beaucoup apprécié.

Participants:

Anne-Constance, Anne-Lise, Blaise, Cédric, Eric, François, Jocelyne, Maryvonne, Patrick F., Pascale, Roland, Sébastien, Spooky, Yves, Véronique.

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Séjour en autonomie – kayak de mer en Corse : Ajaccio-Scandola – octobre 2015

Séjour kayak de mer en Corse : Ajaccio-Scandola.

Du 17 au 26 octobre 2015.

Participants : Christelle et Maéva dont c’est la première randonnée en mer.
Claude, Laurence, Fred, Nicolas, Stéphane, François, les vieux de la vieille.
Remarquez la parité respectée !

1er jour : Ajaccio Îles Sanguinaires 13 km

Arrivée à Ajaccio en début de matinée par le ferry ; petite pause café sur une terrasse.
Remplissage des kayaks avec les affaires perso, le matos de camping et de cuisine, répartition de la bouffe pour 8 jours de navigation, plus 24 l de flotte !
Et toujours ce même questionnement comment faire rentrer dans nos caissons 8 jours de vivres et d’effets personnel. Certains par peur de manquer ont récupéré la totalité des boites de conserves soit leur propre poids en vivre. erreur fatale ressentie lors des premiers coups de pagaies.
Départ pour les Sanguinaires en fin de matinée, collation sur une plage déserte et petite immersion pour une exploration sous-marine des lieux.
Visite des Sanguinaires et de son phare.
La nuit est douce et silencieuse sous un beau ciel étoilé. Seuls les goélands nous feront ch… dès l’aube. Malheur à celui qui n’a pas de boules Quiès.
De toute façon, l’expression « grasse mat » ne veut rien dire aux yeux du navigateur. La mer est à celui qui se lève tôt !

 

2ème jour : Îles Sanguinaires ? Golfe de Lava – Anse de Figuera 17 km

Visite des îles Sanguinaires par la mer puis cap sur le Golfe de Lava. Pause dans l’anse de Fica et bain, exploration sous-marine, toilette à l’eau de mer. Le rêve !
L’après-midi est laborieuse pour deux d’entre nous : fatigue, envie de pisser mais pas de spot permettant l’accostage, mal de mer…
Difficile de trouver un endroit sympa pour dormir, les plages sont rares, étroites. Nous nous réfugions dans l’anse de Figuera au milieu des posidonies.

3ème jour : Golfe de Lava ? Anse de Chiuni 30 km !!

La mer ne s’annonçant pas très belle pour le surlendemain, on grille une étape.
Levés avec le soleil et arrivés à la tombée de la nuit dans l’Anse de Chiuni ; une pause déjeuner à l’ouest de Sagone à la pointe Albelu.
Passage de pointes en chanson : les chants de marins encouragent les galériens, Hisséo Santiano !
Ravitaillement en eau au port de Cargèse.
Les Corses que nous avons rencontrés ont fait preuve de beaucoup de respects. ils commençaient à nous parler en corse car ils pensaient que nous étions des leurs. Un vieux marin à la barbe plus récente que la notre nous a donné des conseils de navigation et nous a fait jouer à un quiz pour connaitre notre connaissance maritime. Avec François et Laurence nos 2 jokers nous avons passé l’épreuve sans problème.

A Chiuni, les moustiques trépignent à notre arrivée. Un bain de mer (dans une eau à 21/22 °C) permet de les éloigner et de soigner nos blessures physiques et psychiques. Pour les novices, ampoules, mal au dos et aux bras… Améliorer son coup de pagaie devient indispensable pour tenir jusqu’au bout.
La plage est splendide, on est seul au monde et Laurence nous avait prévu un bon repas.

4ème jour : Anse de Chiuni ? Porto 23 km !!

La mer est agitée au niveau des pointes : houle, ressac de houle. Les vagues sont grosses et désordonnées, on se fait chahuter. Surtout pagayer pour sortir au plus vite de ces zones déstabilisantes. Comment esquimauter avec un paquebot chargé à ras-bord ?
Nous passons devant de belles falaises de granite sculptées par la mer et le vent. L’érosion a travaillé la roche de manière tellement étrange que nous sommes venus à douter qu’il s’agisse vraiment de granite, or c’en est bien, tous les guides sont formels là-dessus … rien à voir décidément, avec le granite rose qu’on peut voir en Bretagne.
La beauté des rochers aux couleurs marrons, bleues, grises est bluffante. Leurs poussées vers le ciel et les nombreuses grottes donnent un air de Sagrada Familia aux dimensions incommensurables.
C’était notre petit royaume de liberté où chacun partait seul découvrir le coin magique en jouant avec les reflets des rayons du soleil dans la mer.
les grottes avec le bruit amplifié du ressac de l’eau offraient une ambiance mystérieuse.

Pause déjeuner à la Marina di e Calanche. Pour ceux qui n’ont pas souhaité uriner en pleine mer position grand écart, cette petite plage sera salvatrice.
Nuit à côté du port de Porto dans un bosquet d’eucalyptus infesté de moustiques, ce qui nous a fait apprécier la venue de Maeva qui s’est sacrifiée pour nous éviter une peau de varan de komodo. C’est le jour de la grande toilette : certains utilisent le tuyau d’arrosage d’une résidence de vacances, d’autres préfèrent l’eau douce de la rivière débouchant dans le port, une autre choisit de se taper 50 mn A/R pour une douche glacée dans un camping.
Nous passons une belle soirée dans un resto corse très classe et nous nous régalons.

5ème jour : Porto – Plage de e Gradelle à côté de la pointe Di Latone 6 km Cool !!

La météo marine annonçant une mer agitée pour la matinée, François et Stéphane font la navette ; ils prennent le bus de Porto à Ajaccio. Pendant ce temps, le reste du groupe joue les prolongations et en profite pour répertorier la bouffe, revoir les menus pour les jours restants et se répartir la charge.

Nous débutons la navigation en début d’après-midi. Plus on s’éloigne de Porto, plus les conditions en mer se dégradent. Vent de force 5, très difficile de tenir son cap. Le programme est revu à la baisse, changement de cap. Seulement 1h40 de navigation !
La navigation est différente de celle des jours précédents, on se bat avec le vent et les vagues. C’est chouette ! C’est très joueur. J’adore !!! Du stress mais juste ce qu’il faut pour bien naviguer.
Nous devons nous mettre en binômes et rester proches du reste du groupe (à portée de voix).
Les impressions à chaud de mes coéquipiers après accostage :
Claude : « Navigation un peu chaude, mais plus c’est dur, plus on aime. »
Maéva : « Enfin arrivée sur la plage de la victoire ! J’étais au bout de ma vie. »
Fred : « Bel esprit de groupe. Une belle chevauchée finale. »
Stéphane : « C’était un peu court ! »
François : « Après 4 h de route, un bon décrassage. »
Laurence : « C’était marrant, c’était bien. »
Nico : « C’était juste une petite mer de rien du tout. Mets pas ça ! J’exagère. Bonne correction de l’objectif. Le vent a forci plus tôt que prévu. »

Magnifique vue sur les falaises de Porto. Nuit à la belle étoile pour certains, lovés dans un lit de posidonie ; terrassement obligatoire pour quelques-uns … On en redemande ! Ces moments en totale harmonie avec la nature ne sont pas si fréquents. On oublie tout !

6ème jour : Plage de i Gradelle  Scandola – Anse de Focolara 19 km L’apocalypse !!!!
Départ 9h10 – Arrivée 15h20

6h de navigation, ce qui nous donne en moyenne 3 km/h !

Nous avons eu une houle de 1m à 1,5 m en arrivant sur la pointe de Scandola, le vent était non significatif, il ne s ‘est levé qu’après la plage à débarquement aléatoire, dans la passe de Gargalu .
Nous nous regroupons de façon à rester à portée de voix et nous formons des binômes.
Pendant les 4 1ères heures, nous avançons malgré tout assez bien. Pas de plage pour manger, trop de vagues. Nous ne pensons pas à manger en mer.
Les vrais ennuis commencent après la passe du Gargalou. Plus de 2 h à lutter contre le vent et des vagues énormes qui commencent à déferler. Maéva est remorquée par Stéphane. Nous n’avançons pas. Je suis épuisée. On se prend des seaux d’eau dans la tronche. Je vois la plage au loin. Mais elle est très loin et nous, nous sommes toujours scotchés près de ces pu… de falaises. Ne plus se lamenter, ne penser qu’à son coup de pagaie, à ce qu’on m’a enseigné afin de tenter d’être le plus efficace possible. De loin, les vagues semblent se briser violemment sur la plage. Allons-nous pouvoir accoster ? Surtout ne pas se réjouir trop tôt, la déception pourrait être grande !

En fait, ce que nous voyions de loin ne reflétait pas la réalité. L’accostage est easy. On est sauvé !

Les impressions recueillies une fois échoués sur la plage :

Cap’taine François : « Il fait beau, il ne faut pas le nier. »
Claude : « Rétamée. J’ai eu très froid. Trop de vent sur la fin. C’était trop ! »
Fred : « S’il n’y avait pas eu la pause pipi , on n’aurait pas eu le vent. »
Stéph : « On m’a brimé, on m’a enchaîné. Je n’ai pas pu jouer dans les passes à cailloux 😉  Sinon c’était bien. »
Maéva : « Contente d’arriver à terre. Merci à Stéph pour le remorquage. »
Laurence : “ De bon petits bateaux ces kayaks de mer”.
Nico : Tout s’est bien passé au final mais pour moi trois quarts d’heure de doute avant de retrouver un coup de pagaie normal. Content d’être arrivé.

La plus grosse navig du club. Fière d’en avoir fait partie mais pas trop envie de la revivre !
Je croise les doigts pour une météo plus favorable pour demain car nous sommes censés reprendre le même chemin. Nous serions alors dans le sens de vagues, ce qui signifie surf dans ces monstres. « Un retour encore plus acrobatique » d’après le capitaine.
J’ai pas envie, j’ai peur de ne pas arriver à maîtriser mon cargo au milieu de cette énorme masse d’eau déchaînée ! En fait la météo prévoit pour le lendemain vent faible et mer belle.

Commentaires de François :

Quelques explications sur la stratégie de navigation qui nous a permis durant 2 heures d’aller tâter des conditions engagées en toute sécurité.

– Prévision météo :

Vent faible le matin, puis Nord Est à Nord, force 4, localement 5, faiblissant en soirée. Mer du vent 90 cm.
Houle d’Ouest le matin 1,20 m, s’amortissant l’après-midi, 50 cm.
Visibilité : excellente.
Température de l’air : 20°, de l’eau : 20°.

– La première partie du parcours, depuis la plage de la Gradelle dans le golfe de Porto, jusqu’à l’île Gargalu, est abritée du vent N à NE prévu. Par contre elle est exposée à la houle modérée d’ouest qui limite les possibilités de pratiquer le rase cailloux. La navigation reste pour autant facile.

Au nord de l’île Gargalu , les conditions changent du tout au tout : Encore abrités dans la passe entre l’île et la terre on visualise très bien le vent et l’état de la mer sur la suite du parcours, vent de force 5 et mer du vent (c.à. d. que les vagues ont atteint leur maximum pour cette force de vent, 1,50 à 2m, petits déferlements).

Atteindre la plage de Focolara sur laquelle est prévu le bivouac nous expose donc à 3 milles de navigation dans des conditions engagées, mais maniables.

La base de la sécurité c’est d’avoir plusieurs solutions et des réchappes, elles ne manquaient pas :

1-Revenir sur nos pas et rejoindre Girolata, parcours totalement abrité du vent et de la mer, tranquille.

2-Rejoindre la plage d’Elbo, plus proche que Focolara, parcours exposé mais assez court. Le secteur du vent et l’amortissement de la houle permettant un débarquement sur la partie nord de la plage (abritée par un ilot).

3-Viser Focolara avec 2 réchappes possibles : Elbo ou le demi tour pour s’abriter à Gargalu, débarquements possibles sur cette zone mais bivouac interdit (contrainte qui devient secondaire quand la sécurité entre en jeu).

– Je prends la décision de tenter de rejoindre Focolara, le débarquement y sera aisé, et le groupe rodé par 5 jours de rando me paraît capable d’affronter les conditions présentes. La navigation se fera essentiellement face au vent et aux vagues, ce qui est plus facile. De plus le profil de la côte nous mettra progressivement à l’abri du vent et de la mer avant l’arrivée à la plage.

Bien évidemment lorsque le parcours fait passer au vent de dangers, une marge de sécurité respectable est prise : on doit pouvoir gérer une récup avant que la dérive due au vent et aux vagues ne nous place en situation difficile près des récifs. Le rase cailloux sera pour un autre jour.

Il est 13h20 quand nous engageons la traversée nous avons donc du temps devant nous avant la fin de l’après midi ( La nuit tombe tôt en octobre).

Très important : la tendance pour la suite était à l’affaiblissement du vent et de la mer dès la fin d’après midi ( et même début d’après-midi en ce qui concerne la houle ) : cela signifie qu’en cas de difficulté ou de retard sur le parcours nous ne risquions pas d’être piégés dans une dégradation des conditions météo.

Bilan :

2h de navigation pour 3 milles parcourus, chiffres qui indiquent clairement que la nav’ a été combative. La qualité du coup de pagaie prend toute son importance dans ce type de navigation, sinon on fatigue vite, les entraînements toute l’année sur le lac ont du sens !

Nécessité d’un remorquage, engagé dès le début de la traversée, ce qui a permis à la remorquée de conserver l’énergie nécessaire pour contribuer efficacement à la progression. Remorquer quelqu’un qui n’aide pas du tout car trop fatigué devient rapidement épuisant pour le ou les remorqueurs, d’où nécessité d’anticiper.

Je remercie au passage Stéphane qui a assuré cette remorque pendant 2 heures, me permettant de conserver ma liberté pour surveiller le groupe et suivre la nav’ (contrôle de la progression et de la dérive par alignements). Dans ces conditions il est largement préférable que le chef de groupe puisse se décharger du remorquage pour se consacrer à la sécurité d’ensemble.

A noter que tout le monde a bien tenu son bateau malgré le vent et la mer. Les gouvernails ont été bien utiles pour faciliter la tâche.

Pour plusieurs c’était une première rencontre avec des conditions de mer et de vent un peu sérieuses, et cela peut être impressionnant au début, même pour ceux qui ont l’habitude d’affronter des rivières de classe 4 ou 5 ! Il est évident que le taux d’encadrement dans le groupe doit être suffisant pour permettre aux débutants de vivre cette découverte en toute sécurité.(j’aurais bien écrit « sérénité », mais c’est peut-être excessif).

En conclusion :

Il n’y a jamais deux situations identiques et les décisions de navigation doivent être prises en analysant un ensemble de facteurs :

Prévision météo : Force du vent et de la mer, évolution. Température (pas la même chose s’il fait 22° ou 12° en terme de résistance et d’endurance). Visibilité.

Profil de la côte : navigation abritée ou exposée. Passages difficiles (pointes, raz).
Marée. Courant (un force 4 maniable peut devenir dangereux au moment de la renverse de marée)
Réchappes : possibilités de débarquement, orientation des plages (shorebreak), accessibilité (récifs).
Composition du groupe. Taux d’encadrement, habitude de naviguer ensemble.

Spécificité de la météo en Corse : Le relief élevé produit des effets très importants sur la direction et la force du vent, qui sont souvent mal pris en compte dans les bulletins.

Ex : Vent de Nord force 5 dans une baie, et quelques milles plus loin vent Sud force 5. Il s’agit en fait d’un flux général d’est, canalisé par le relief dans des directions opposées (contournement d’un massif montagneux par les deux versants)

On parle « d’effet de site « (Si on veut se la péter on peut même dire : « réponse du site au flux synoptique ».

Donc la prise du bulletin ne suffit pas. Il faut analyser, d’une part pour ne pas se placer en situation difficile, mais aussi pour ne pas se priver de naviguer quand il y a la possibilité d’une belle sortie à l’abri au ras des falaises alors que le force 6 souffle un mille plus au large.


7ème jour : Anse de Focolara – Girolata Traversée de la réserve de Scandola 13 km

Retour sur nos pas. Mer d’huile !

Navigation touristique le long des falaises de la réserve : formations volcaniques oxydées (orgues, bombes agglomérées avec de nombreuses cavités et fissures). Découverte de grottes, chants de marins dans une cathédrale de roches, exploration sous-marine dans la réserve. Quelques nids de balbuzards surplombent la mer. Sirotage de bières à Girolata avec un petit bilan de la semaine et déjà les projets fleurissent sur les prochaines navigations : « Ajaccio ? Bonifacio, désert des Agriates, et pourquoi pas la baie d’Halong terrestre… »


8ème jour : Girolata ? Porto 13km

Beau lever de soleil sur Girolata avec une légère brume et toujours une mer d’huile pour notre dernière navigation. On peut sentir un peu de nostalgie dans le groupe.

Bilan de la semaine :
Maéva : «Excellent séjour en Corse, beaucoup de coups de pagaie, des matins ou après-midis parfois un peu plus durs que d’autres, mais des images de paysages plein la tête, une baignade dans la réserve de Scandola, des douches dans la mer un peu fraîche mais on s’y fait plutôt bien. Beaucoup, beaucoup, beaucoup de piqûres de moustiques, un peu trop d’ailleurs. Moi je n’ai jamais autant dormi et en plus, 1ère nuit à la belle étoile avec Claude qui m’a fait un peu de place dans sa grotte. Séjour riche en émotions que je referais sans problème.»
Claude : « Très belle randonnée. Partante pour une autre belle aventure l’année prochaine. »
Stéph : «De grands espaces (et de plus petits), la vie au grand air, des paysages magnifiques, de la houle, des passes à cailloux et un groupe sympa… »
François : « Super, bon fonctionnement du groupe sur l’eau et à terre. Beaucoup de plaisir à cette rando. »
Fred : « Super séjour avec un plus dans la zone de Porto. Beaucoup de plaisir à naviguer au milieu des rochers aux formes surprenantes. Paysages très minéraux. Mon regret : très peu d’oiseaux et de poissons. Le coucher de soleil aux Sanguinaires reste un moment agréable. Très bel esprit de groupe dans les moments agréables et de difficultés. »
Laurence : « Séjour favorisé par un temps superbe et parfois versatile histoire de tester nos capacités. Le groupe a bien fonctionné, espérons avoir montré aux riviéreux et poloïstes le fonctionnement du groupe rando sous un bon jour ! »
Christelle : « Beaucoup d’efforts mais une récompense d’autant plus grande : l’immersion dans la réserve de Scandola ! Et puis naviguer dans les vagues, se baigner et bivouaquer sur des plages désertes, c’est trop cool ! »
Nicolas : « Si je ne dois retenir qu’une chose de ce fantastique voyage, c’est bien la côte volcanique de Porto à Scandola qui a été une surprise complète pour moi et, assurément, la plus forte impression éprouvée devant un paysage depuis six ans de randonnées en mer. En second, j’élirai le bivouac sur la Grande Sanguinaire avec le faucon pèlerin sur la tour génoise au bout de l’île au sud-ouest ».

Christelle, la riviéreuse avec l’aide de Fred et Nicolas

Distance parcourue en 8 jours dont 3 demi-journées : 134 km sans les détours des passes à cailloux
Coût du séjour 150 € pour la nourriture, restaurant, trajet camion et environ 150 € pour le ferry

Rando_Corse_2015_1